La première question que l'on nous pose lorsqu'on vit à l'étranger c'est : "est-ce que tu comptes rester au Québec ?"
Je tenais à donner mon point de vue là-dessus alors que nous entamons notre seconde année au Québec.
Je ne sais pas si on va rester, nous ne savons pas si nous allons rester. On en sait rien du tout, on est encore jeunes et envie de découvrir de nouvelles choses. Je ne pourrai pas vous dire à l'heure d'aujourd'hui que je passerai toute ma vie au Québec, pour moi c'est impossible. Il est fort possible que l'on se déplace déjà dans un an et demi à la fin de notre baccalauréat, que l'on aille explorer autre chose que le Québec. Car oui le Canada ne se résume pas qu'au Québec. Pour avoir voyagé dans l'Ouest Canadien, je sais que la mentalité y est complètement différente d'ici et que les paysages sont encore plus grandioses. L'Alberta ou la Colombie Britanique sont des régions qui font rêver (même si le froid me rebute un peu en Alberta). Il y a aussi l'Ontario avec la ville de Toronto qui bouge énormément en ce moment et qui est le centre économique du Canada. Il y a tellement d'autres endroits à explorer, autre que Montréal et je pense qu'avec Baptiste on ne veut pas s'arrêter à cela. Dans un an et demi on sera tous les deux diplômés, Baptiste dans une branche qu'il aime beaucoup et ou il aimerait travailler avant de choisir sa spécialisation pour ne pas se tromper et moi avec un diplôme qui me poussera à faire un master. On pourra choisir de rester au Canada, cela serait la solution de facilité: Baptiste aura son visa de travail post diplôme donc on sera tranquille au niveau des papiers et moi je retournerai à l'université, peu importe l'endroit tant que c'est à l'intérieur du Canada.
J'envisageais fortement de faire des demandes de master aux USA mais les papiers sont trop compliqués dans notre cas avec Baptiste. Il ne pourrait m'accompagner que si nous sommes mariés mais surtout ne pourrait pas travailler pendant 2 ans, un visa d'accompagnant d'un étudiant aux USA ne le permettant pas donc j'ai laissé tomber les Etats-Unis.
Mais on pourrait aller de partout, ce n'est qu'une histoire de papiers au final. En Australie par exemple, si tu y vas pour étudier et que tu es marié, ton mari obtient automatiquement un visa de travail de la même durée que tes études. On a un accès à toute l'Europe grâce à notre passeport Français. Le choix est illimité. Il existe aussi des systèmes de PVT sur un an (permis vacances travail) qui t'ouvrent les portes de nombreux pays comme l'Australie - La Nouvelle Zélande - Argentine - Hong Kong... C'est juste une histoire de papiers.
Je ne sais pas ou l'on va atterrir dans un an et demi, c'est le gros point d'interrogation. Tout va dépendre de mon master et des opportunités de travail pour Baptiste. Nous avons encore le temps de voir mais le temps passe tellement vite. En septembre, je vais devoir commencer à envoyer mes demandes de master, en janvier/février 2016 il faudra s'occuper des papiers. C'est pas une mince affaire l'expatriation.
Baptiste est plus cool à ce sujet, il me dit "peu importe ou tu me mets, je suis bien moi avec toi" ce n'est pas contraignant au moins vous me direz.
En tout cas il fait trop froid à Montréal pour y vivre une vie entière.
" Chaque voyage est le rêve d'une nouvelle naissance" - Jean Royer
La seconde question que l'on nous pose est : "Est-ce que tu vas rentrer vivre en France ?"
Alors je ne sais pas non plus mais oui plus tard je me vois bien vivre en France. Je ne me vois pas vivre là ou j'ai grandi car ce n'est pas un endroit qui me plait particulièrement, si on rentre en France je me sentirai bien à la montagne ou dans une ville proche de la montagne. Mais oui, je me vois bien rentrer et vivre en France plus tard, pas tout de suite car je veux encore profiter quelques années d'être jeune et de ne pas avoir de famille pour faire cela (quand je dis famille, j'entends parler des enfants) pour visiter et découvrir de nouvelles cultures, de nouveaux lieux, de nouveaux pays.
On peut critiquer la France autant qu'on le veut, on a quand même un beau pays et une belle culture. Quand on vit à l'étranger on s'en rends compte. La France me manque, elle me manque pour sa nourriture, sa culture, ses paysages divers et variés, pour mes amis et ma famille. J'aimerai rentrer en France plus tard quand j'aurai terminé de découvrir le monde et quand j'aurai assouvi cette soif de découvertes et de voyages.
Si on en est là aujourd'hui c'est grâce à nos familles qui nous soutiennent et qui font des sacrifices pour nous, pour qu'on puisse voyager, étudier, s'ouvrir à d'autres cultures. C'est grâce à eux si on a le goût du voyage et si on a un jour des enfants, on leurs donnera aussi ce goût de voyage car la France est belle mais elle est tellement petite comparée au reste du monde. Ce que l'on vit en ce moment au Canada est merveilleux, c'est magique et on a une chance extraordinaire de pouvoir vivre ça. C'est une chance extraordinaire de pouvoir dire "j'ai fais mon cursus scolaire au Canada" "non je ne suis pas partie en échange, je suis partie par moi-même faire toutes mes études au Canada".
Donc pour répondre à la question, on rentrera sûrement vivre en France un jour, pas pour le moment mais ça viendra.
"Courir le monde de toutes les façons possibles, ce n'est pas seulement la découverte des autres, mais c'est d'abord l'exploration de soi-même, l'excitation de se voir agir et réagir. C'est le signe que l'homme moderne a pris conscience du gâchis qu'il y aurait à rendre passive une vie déjà bien courte" - X Maniguet
La troisième affirmation que l'on nous dit souvent c'est : "le Quebec c'est trop bien"
Oui le Québec c'est bien et oui le Québec c'est beau. Mais il ne faut pas croire que parce que vous allez vivre à l'étranger votre vie sera toute rose et toute belle. L'étranger à son lot de positif mais aussi de négatif. La routine s'installe rapidement au final et le matin quand je me lève je ne me dis pas "waouah je suis à Montréal", non je me dis juste "une nouvelle journée de cours commence" et je me lève, je vais en cours, je vais faire les courses, je vais au sport, je cuisine et je me couche. Dès qu'on peut, on essaye de bouger en dehors de Montréal pour visiter car on ne sait pas pour combien de temps on en a ici et on s'émerveille de ce que cette région a à nous offrir.
Cependant, quand vous êtes à l'étranger vous êtes isolés. Isolés de votre famille, de vos amis... Si quelque chose arrive, vous êtes juste là, impuissants et vous ne pouvez rien faire.
Ayez en tête avant votre expatriation que vous êtes chanceux et que cela va bien se passer mais ne l'idéaliser pas au point de croire que ça va être merveilleux. Beaucoup de personnes tombent de haut quand ils redescendent sur terre après quelques mois dans un nouveau pays.
Le choc culturel se fait en quatre temps:
Phase 1: La lune de miel. Comme le dis son nom, on idéalise tout et on découvre. C'est souvent le pays des bisounours et c'est plutôt cool.
Phase 2: le choc culturel. Cette phase est aussi appelée désillusion et frustration. L'individu manque de repères dans la vie de tous les jours et il va donc se confronter aux réalités de la vie quotidienne.
Phase 3: adaptation ou échec
Phase 4: La maturité qui renvoi à l'intégration
En conclusion oui le Québec est beau et oui c'est magique mais attention à ne pas trop - non plus - l'idéaliser.
En conclusion oui le Québec est beau et oui c'est magique mais attention à ne pas trop - non plus - l'idéaliser.
"N'ayez jamais peur de la vie, n'ayez jamais peur de l'aventure, faites confiance au hasard, à la chance, à la destinée. Partez, allez conquérir d'autres espaces, d'autres espérances. Le reste vous serra donné de surcroît" - Henry de Monfreid
Pour ce qui est de notre cas, on verra bien. On commence à regarder et à en parler mais on profite aussi, de ce que le Québec a à nous offrir car on ne sera peut-être plus là dans 1 an et demi.
En fait, on est juste des globe trotteurs.
On va juste se laisser porter et voir ou le vent nous mènera...
Eh bien ma Belle, on peut dire que tu as les pieds sur terre. Je te trouve beaucoup de maturité pour être si jeune, bravo ! Je vois avec un immense plaisir que vos projets sont communs, ça prouve que votre couple est solide et c'est très rassurant pour les "poules" que nous sommes de voir que leurs "poussins" prennent bien leurs marques et suivent le chemin qu'ils se sont tracé. En tant que parent (grand-parent) on voudrait tellement vous éviter de gros écueuils mais nous ne sommes pas maître de votre avenir. Enfin, je vous redis que je suis très fière des adultes que vous êtes et vous embrasse très affectueusement. Mamy Martine
RépondreSupprimergrosse découverte pour mamie .....tant de maturité ...tant de réflexion....et une évidence,pas de réponse aujourd'hui...juste laisser au temps le temps.....bravo à vous deux pour le cheminement de votre pensée
RépondreSupprimerTu fais preuve de maturité en écrivant que tu verras bien ce que votre avenir vous réserve. On a l'impression de tout contrôler alors qu'en réalité, on ne contrôle pas vraiment sa vie. Moi-même, je n'aurais jamais pensé avoir le parcours d'études que j'ai suivi. Tout le monde imaginait ( et même moi durant longtemps ) que j'allais devenir prof alors qu'après un premier cursus littéraire, j'ai finalement suivi des études de gestion. Je ne pensais pas non plus atterrir à Grenoble. Bref, faîtes ce qui vous plaît et ne regrettez rien !
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